Avant le début de l’examen du projet de loi relatif à la protection des enfants, Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne, et plusieurs de ses collègues ont déposé une proposition de loi relative à l’accompagnement vers l’autonomie des jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance.

En 2016, les données de l’INSEE indiquaient que près d’un quart des personnes privées de logement sont d’anciens enfants placés. Chez les plus jeunes (18-24 ans), on recense jusqu’à 36 % d’anciens enfants confiés parmi les sans-abris.

Durant la crise sanitaire, l’interdiction des « sorties sèches » à 18 ans des jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE) a sauvé de nombreux jeunes de la rue. Il convient maintenant de pérenniser cette mesure.

Architecte du programme d’accompagnement REAJI pour les jeunes majeurs qui a fait ses preuves dans le département du Val-de-Marne (94), la députée Isabelle Santiago(PS) a rédigé au cours du mois de juin, puis déposé, avec plusieurs de ses collègues issus de tous les rangs de l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à rendre systématique l’accompagnement des jeunes de l’ASE de 18 à 25 ans.

Depuis 1974 et l’abaissement de la majorité à 18 ans, les départements n’ont aucune obligation vis-à-vis des jeunes à leur majorité. Si beaucoup proposent des « contrats d’accès à l’autonomie », ceux-ci sont optionnels, ne sont pas encadrés par la loi et ne peuvent aller au-delà de 21 ans.

Alors que l’Australie, puis la province du Québec se dirigent vers un accompagnement jusqu’à 25 ans, la France a l’occasion de se hisser parmi les pays les pays les plus avancés, en adoptant une législation permettant à ceux dont le début de vie a été difficile de choisir leur voie d’étude, de formation, d’intégration sociale et professionnelle. En somme, de se projeter avec sérénité pour construire leur avenir.

Alors que chaque mois, une fois leur majorité atteinte, des jeunes se trouvent à la rue, Mme Santiago et ses collègues ont également déposé des amendements au Projet de loi protection de l’Enfance afin qu’il permette cette avancée majeure pour la jeunesse la plus vulnérable.