J’ai souhaité interroger Madame la Ministre du Travail sur la situation des travailleurs sans papiers de l’agence Chronopost d’Alfortville qui malgré les mois de grève et les interpellations ne progresse pas :

Mme Isabelle Santiago alerte Mme la ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion sur la situation préoccupante d’employés sans-papiers de l’agence Chronopost d’Alfortville. Ces derniers réclament depuis des mois leur régularisation ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail, voire la reconduction de leur contrat de travail brutalement interrompu suite aux mouvements de grève. Ni Derichebourg – le sous-traitant -, ni la société d’intérim, ni La Poste, ni Chronopost ne se sont encore expliqués clairement quant à leur responsabilité. Malgré de nombreuses alertes, ces dernières années, malgré l’intervention de la préfecture, de telles pratiques illégales perdurent. Inutile de rappeler que Chronopost est une filiale de La Poste, qui n’est autre qu’une entreprise à capitaux publics détenus par l’État, le lien hiérarchique liant toutes ces entreprises est ainsi susceptible d’engager indirectement la responsabilité de l’État, ou du moins mettre en lumière son implication indirecte dans ces faits. Cette affaire n’étant pas la première, il serait temps que le groupe La Poste ainsi que les pouvoirs publics se prononcent et y apportent une solution effective, adaptée et proportionnée. Cette absence de réponse remet en question la volonté politique de respecter la dignité et l’intégrité des migrants et réfugiés et de les intégrer pleinement dans la société française. Une réponse est d’autant plus nécessaire que les faits sont particulièrement graves. Il ne s’agit pas simplement de travail illégal mais aussi de violation des droits fondamentaux reconnus par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme. Ainsi, si la société-mère et sa filiale font preuve d’une légèreté condamnable dans le traitement de cette affaire, alors même que leur responsabilité pénale pourrait être engagée du fait de travail illégal et de traite d’êtres humains, il semble plus que nécessaire que l’État se saisisse du sujet. En outre, ces différentes infractions, si elles sont constituées, engendrent plusieurs préjudices qui méritent réparation, aussi bien pour les travailleurs employés illégalement que pour les autres entreprises du secteur. La situation de ces employés demeure donc très préoccupante. Elle lui demande quelle réponse il compte donc apporter au nom des droits de l’Homme et de la dignité de ces personnes.